Un entraînement, une nouvelle rencontre ? (Libre)

D’un mouvement rapide, Haru empoigna ses poings et donna un énorme coup sur le sac d’entrainement rouge, à la fois dur et à la fois mou. Ses mouvements étaient plus lents qu’a son habitude, sûrement parce qu’il n’était pas aussi en forme. Ses poings étaient lents et il n’avait pratiquement plus de force dans les muscles de son bras. La sueur dégoulinait sur ses vêtements ainsi que sur son front, laissant ainsi sa peau humide et chaude. Lentement, il reprenait son souffle tout en regardant comme les bandages blancs autour de ses mains étaient abimés.

*Les voilà bon pour la poubelle ceux-là !*

Il jeta un coup d’œil à l’horloge qui affichait 7h30 en bougeant continuellement ses aiguilles dans son sens unique. La lumière du jour avait déjà disparut, laissant seulement les grincements des ampoules au-dessus de la tête du brun. Avec ses pieds nus, il frotta doucement le plancher en tapis mou, sentant une petite irritation lui remonter la cheville. Il passa sa main dans ses cheveux, question de dégager un peu ses mèches rebelles de son visage. Puis, avec la plus grande motivation, Haru sauta sur le sac rouge, pied par pied et fit un bond par en arrière. Il se retourna hâtivement et engendra une multitude de coups de poings et de coups de pieds sur le sac jusqu’à ne plus en finir. Puis, avec un grand soupir d’épuisement, il acheva son cirque en donna un énorme coup de pied dans le sac. Il s’écrasa sur ses fesses, inspirant et expirant fortement. Voilà plus d’une heure qu’il avait lancé des coups dans le ventre du monstre, question de ne pas perdre sa forme physique. Il regrettait un peu d’avoir pris trop de temps pour venir sur cette île mystérieuse par train. Quoique, sans cette étrange fille aux cheveux blancs qui lui pointait la direction de l’île perdue, il ne serait probablement jamais ici. Le brun se releva et se dirigea vers les barreaux où il avait disposé quelques petits trucs à lui. Il ôta d’abord son chandail, maintenant remplit de sueur et puis, par la suite, ôta délicatement ses bandeaux protecteurs autour de ses mains. Il grimaça de douleur lorsqu’il vit les quelques gouttes de sang rouges s’écouler dans sa paume. Le pauvre imbécile avait encore abusé de sa force, blessant encore plus ses mains de nouveau.

- C’est de la merde ses bandeaux ! Dit-il en les jetant par terre avant de prendre sa bouteille d’eau et se la verser sur sa tête et son torse, vraiment de la merde !

Avec sa serviette, il s’essuya le visage, maintenant beaucoup plus propre. Il décida après un long moment de brancher sa radio à près une prise électrique, où il décida de mettre son disque favori. La musique était intense, mais pas très forte, laissant seulement les personnes aux alentours pouvoir l’entendre. Haru se pencha pour s’étirer les muscles avant de se remettre à s’entrainer par des exercices par terre, où plus précisément, des redressements assis.

Il ne se doutait par contre pas que quelqu’un de loin venait peut-être bien à sa rencontre…

Haru passa sa main dans ses cheveux mouillés, perlés de sueurs. Il s’écrasa le dos par terre, essoufflé de ses exercices. Il se releva faiblement, et avec un peu de difficulté, il attrapa sa bouteille d’eau et sa serviette. Il s’abreuva jusqu’à la dernière goutte lorsqu’il vit dans le coin de la porte une fille s’adosser sur le mur. Elle avait de longs cheveux blonds et des yeux bleus plutôt percutants. Le brun soupira un peu, avant de la regarder dans le blanc de ses yeux. C’était la première fois qu’il la croisait dans le pensionnat, et il crut même qu’il ne s’était jamais rendu compte de sa présence. Le bruit des néons au plafond donnait des frissons dans le dos d’Haru et sa musique commençait de plus en plus à l’énerver. D’un coup, il souffla dans la paume de sa main pour envoyer une brousse de vent descendre le volume de sa radio. Le son s’éteignit doucement, laissant un silence complet dans la salle.

- Alors comme ça on m’observait dans un coin ? Murmura t-il en attrapant son chandail, une fille en plus… Ce n’est pas un peu indiscret ?

Il avait opté pour un ton neutre, ne la laissant pas croire qu’il voulait être méchant avec elle, simplement… lui parler. Le brun passa sa tête dans l’entre du chandail et étira ses bras, les articulations un peu bloqué. Il osa s’approcher un peu d’elle et décida d’accoter sa main sur le long mur, la regardant ainsi de haut. Elle était plus petite que lui, ce qui ne l’étonnait pas vraiment. Il fouilla longuement dans sa poche de pantalon, à la recherche de sa boucle d’oreille qu’il avait ôter pour ne pas saigner de l’oreille. Il l’accrocha avant de tranquillement adresser la parole à la petite.

- Tu m’as l’air bien jeune dis donc… Au moins 12 ans ? Lui dit-il en la regardant dans ses yeux bleus, enfin, pour ta gouverne, je vais me présenter.

Le brun s’éloigna un peu d’elle et pencha son torse vers l’avant et lui adressa un petit sourire avant de prendre délicatement sa main et déposer un petit baisé.

- Haru Nandaime pour vous servir… Et vous ?

Il paraissait comme un parfait gentleman, et cela ne le nuisait pas tout à fait. Il était rare qu’il agissait de la sorte, on aurait plutôt dit que la pluie le rendait moins solitaire qu’à son habitude.

- J’sais bien que je ne suis pas bien grande… Mais j’ai quand même seize ans hein…

Sa voix lui avait parut quelque peu désagréable, peut-être même méchante. Haru releva son visage, la regarda un peu froidement avant de prendre de nouveau une gorgée d’eau. Pendant quelques secondes, il croisa longuement son regard et il se rendit rapidement compte qu’elle avait raison, elle semblait avoir seize ans de plus près. Ses cheveux blonds avaient déjà commencés à sécher par l’air du vent et la chaleur du pensionnat. Il remarqua qu’elle possédait des cheveux raides, coupés d’une façon plutôt courts, et ça lui allait bien.

- Haru… C’est chouette comme prénom ça ! Moi c’est Alice. Alice Stones.

Elle se dénommait donc Alice ? Un prénom qu’il n’avait pas tellement entendu parler dans le japon. Toutefois, il sentait une nature étrange en elle, une nature contraire de la sienne. Normalement, si c’était une magicienne de l’air, il aurait pressentit quelque chose, ou encore une magicienne de l’eau, de la terre et du feu. À l’intérieur de lui, c’était comme si il ressentait une sorte de danger potentiel, mais, le regard innocent de la jeune fille lui enlevait tout doute de l’esprit. Le brun étira ses bras avant de mettre les pieds plus près d’elle et de lui sourire malicieusement.

- Haru signifie « printemps » en japonais, lui expliqua t-il alors qu’il se grattait le cou, mais si tu apprends à bien me connaître, c’est selon moi le pire nom qui a pu m’être attribué. Alice c’est bien par contre, c’est un joli prénom !

Il recula un peu, sentant qu’ils étouffaient les deux. Haru pausa ses pieds dans l’immense salle d’entrainement, et adressa quelques regards à Alice qui semblait le suivre. Il était très curieux de savoir de quelle nature elle provenait, il voulait la tester, voir ses capacités. Doucement, il fit mine de rattacher sa ceinture par l’arrière, mais il en profita pour former au creux de sa main une minuscule sphère d’air, très petite, mais assez puissante pour ouvrir les réflexes d’Alice, enfin, si elle en avait bien sûr. Lentement, il se retourna pour la regarder, donnant de la force à sa minuscule sphère.

- Je suis très curieux de voir de quelle nature tu proviens… Murmura t-il en refermant délicatement ses yeux, j’espère seulement que tu m’en voudras pas..

Dans un mouvement rapide, il balança sa sphère d’air sur elle, aussi petite qu’avant, mais extrêmement puissante. Il se pencha un peu, en lui souriant curieusement. Sa réaction allait très surement plaire à Haru, mais il ne savait pas comment les sentiments de la jeune fille allaient bien pouvoir réagir.